Les. Asphofilms.

Nos réalisateurs

Photo de Merzak Allouache

Biographie

Merzak Allouache est né à Notre Dame d’Afrique, quartier calme et populaire perché au-dessus de Bab el Oued, à Alger. Son père était employé dans les Tramways algérois et sa mère couturière. Merzak Allouache commence ses études de cinéma en 1964, à l'Institut National du Cinéma, créé à Alger après l'indépendance. Il y réalise LE VOLEUR, son film diplôme, puis PENSÉE INTIME, un court métrage indépendant. L'Institut, dirigé par des cinéastes polonais coopérants, dispense un enseignement cinématographique large et moderne, mais délaissé par les autorités, il ferme rapidement ses portes. Suite à cela, en 1967, quelques élèves persévèrent et sont admis, après examen, à l’IDHEC de Paris (aujourd'hui, La Fémis), dans un programme spécial. Allouache en fait partie et tourne CROISEMENT, un court métrage en 35 mm. De retour en Algérie, il est intégré quelques mois à l'Office des Actualités Algériennes puis en est renvoyé, ainsi que ses collègues issus de la promotion de l'Institut du Cinéma (unique promotion), après avoir signé une pétition exigeant une véritable intégration et la possibilité de réaliser des reportages pour l'Office. Pour calmer la contestation, un responsable du ministère de la Culture propose aux jeunes cinéastes un stage de trois mois à l'ORTF, à Paris, et leur conseille de ne plus revenir car ils sont désormais très mal vus par les autorités. Merzak Allouache reste ainsi plusieurs années à Paris et s'inscrit à l’École Pratiques des Hautes Études où il suit le cursus « Analyse de documents cinématographiques du 20e siècle » animé par Marc Ferro. Il retourne en Algérie en 1973 et travaille à l'organisation des campagnes de CinéBus qui diffusent des films dans les campagnes en soutien à la Révolution agraire. Il réalise, dans la foulée, un documentaire intitulé NOUS ET LA RÉVOLUTION AGRAIRE. En 1974, il coréalise pour l'ONCIC, TIPASA L’ANCIENNE, un documentaire sur le site de vestiges romains de Tipasa, en coproduction avec FR3 Marseille. Avant de rejoindre l'ONCIC en qualité de réalisateur en 1975, il est assistant réalisateur sur Le Vent du Sud, réalisé par Mohamed Slim Riad. Dès 1976, Allouache acquiert une renommée nationale et internationale en réalisant son premier long métrage OMAR GATLATO. Le film rencontre, en effet, un immense succès lors de sa sortie en salle dans toutes les villes d’Algérie. Sélectionné par la Semaine de la Critique du festival de Cannes et Médaille d'argent au Festival de Moscou, le film est par la suite distribué dans les salles françaises où il est vu par plus de 100 000 spectateurs. En 1978, Allouache tourne son deuxième long métrage LES AVENTURES D’UN HÉROS, sélectionné par le festival de Berlin et récompensé du Tanit d'or au Festival de Carthage, puis L’HOMME QUI REGARDAIT LES FENÊTRES, en 1982. Ces deux films ne rencontrent cependant pas le public algérien et sont conspués par certains journalistes. Constatant la déliquescence de la cinématographie et la désertion des salles (leur fermeture se produira quelques années plus tard), Merzak Allouache part de nouveau en France. Pour TF1, il écrira le scénario PARLEZ APRÈS LE SIGNAL SONORE. Puis, en 1987, il réalisera UN AMOUR À PARIS, une comédie romantique qui sera présentée dans la section Perspectives du Cinéma français au festival de Cannes, et obtiendra le prix Perspectives du Cinéma Français. Il revient en Algérie à l’été 1988, à la veille des Émeutes d'octobre. Muni d’un Camescope V8 (première génération de caméras vidéo), il filme alors les bouleversements politiques et enregistre de nombreux entretiens qui seront regroupés dans trois documentaires : L’APRÈS OCTOBRE, FEMMES EN MOUVEMENT (diffusés par la Cinémathèque algérienne et des associations) ainsi que VIE ET MORT DES JOURNALISTES ALGÉRIENS diffusé par ARTE. Il réalise, en 1989 et pendant six mois, LA BOÎTE À CHIQUE, une émission satirique mensuelle diffusée par la Télévision algérienne. Puis il intègre le Conseil National de l'Audiovisuel, une structure chargée de la réforme de la cinématographie, alors que le ministère de la Culture est dissout. En 1992, il réalise pour la BBC OUR WAR, VOICES OF RAMADHAN, un documentaire dans lequel les protagonistes commentent la Première Guerre du Golfe et parlent de la montée de l’intégrisme dans les pays arabes. Alors que l'Algérie sombre dans la violence, Allouache réalise in extremis BAB EL OUED CITY, long métrage de fiction présenté dans la section Un Certain Regard, au Festival de Cannes ainsi que dans de nombreux festivals. En 1993, pour des raisons de sécurité, Merzak Allouache est de nouveau contraint de quitter l’Algérie. Il réalise alors, à Paris, SALUT COUSIN, une comédie réaliste sélectionnée par la Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes 1996, et récompensée du Tanit d'or au festival de Carthage. Il enchaîne ensuite téléfilms et documentaires : JOURS TRANQUILLES EN KABYLIE (documentaire ARTE), À BICYCLETTE (téléfilm France 2), LA SOLITUDE DU MANAGER (série ARTE), ALGER BEYROUTH, POUR MÉMOIRE (téléfilm ARTE), VIE ET MORT DES JOURNALISTES ALGÉRIENS (documentaire ARTE)… Allouache retourne en Algérie en 1999 et, dès lors, alterne productions et coproductions entre l'Algérie et la France où il réside désormais. L’AUTRE MONDE tourné dans le Sud algérien, CHOUCHOU tourné à Paris - et qui enregistrera 4 millions d'entrées en France -, BAB EL WEB tourné entre Paris et Alger, TAMANRASSET téléfilm ARTE tourné au Maroc, HARRAGAS tourné entre Mostaganem et Sète, TATA BAKHTA téléfilm France 2 tourné à Sète, LA BAIE D’ALGER téléfilm France 2 tourné entre La Ciotat et Paris… Les films se suivent et sont tous empreints d’un humour, d’une tendresse mais également d’un regard honnête et sincère sur les liens inextricables qui existent entre les sociétés algérienne et française. De 2009 et 2011, Allouache réalise NORMAL, un film artisanal et autoproduit, qui marque un tournant dans sa conception des tournages. Ses films suivants seront réalisés à l’économie et dans une « dynamique de l’urgence » : équipe technique réduite et tournage en moins de trois semaines. Les films qui en ressortent sont réalistes, secs, directs et bouleversants. C’est ainsi qu’il réalise LE REPENTI, sélectionné par la Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes 2012, puis LES TERRASSES sélectionné par la Mostra de Venise 2013. En 2015, MADAME COURAGE, qui suit le quotidien d’un adolescent junkie dans la ville de Mostaganem, est sélectionné par la Mostra de Venise. En 2016, Allouache produit un documentaire fictionné d’envergure : ENQUÊTE AU PARADIS, dans lequel il sillonne l’Algérie pour questionner les gens de la rue, les artistes et intellectuels sur le concept du paradis. Ce film sera sélectionné et primé au Festival de Berlin après avoir remporté le FIPA d’Or au très réputé Festival International des Programmes Audiovisuels de Biarritz. En 2017, VENT DIVIN, tourné dans le grand Sud algérien, est sélectionné par le festival de Toronto (TIFF) où l’image en noir et blanc et le traitement juste d’un sujet aride sont salués pour leur qualité. Tourné en 2019, PAYSAGES D’AUTOMNE, film noir qui suit une journaliste dans une enquête inquiétante, décroche le Prix du Public au Festival du Film Engagé d’Alger. Allouache travaille actuellement sur deux projets : DES FEMMES, un documentaire tourné au début du Hirak et LA FAMILLE, une fiction.

Filmographie sélective

Affiche du film La famille Affiche du film Des femmes Affiche du film Paysages d'automne Affiche du film Vent divin Affiche du film Enquête au paradis Affiche du film Madame courage Affiche du film Les terrasses Affiche du film Le repenti Affiche du film Normal ! Affiche du film Harragas Affiche du film Bab el Web Affiche du film Chouchou Affiche du film L'autre monde Affiche du film Salut cousin ! Affiche du film Bab el Oued city Affiche du film Un amour à Paris Affiche du film L'homme qui regardait les fenêtres Affiche du film Les aventures d'un héros Affiche du film Omar gatlato

Bibliographie

ALGERIA ON SCREEN de Nabil Boudraa
ALGERIA ON SCREEN - 2019
de Nabil Boudraa
Algeria is, without a doubt, one of the most complex societies of the modern world. This country is known for its ancient history, its multilingualism, its multiethnic social fabric, its glorious War of Independence, its leadership for Third World movements in the 1960s, and its tragic “Dark Decade” of the 1990s. To date, no filmmaker has depicted this Algerian complexity better than Merzak Allouache. He has devoted his entire filmmaking career, spanning over forty years, to a lucid portrayal of this complex and yet fascinating nation. This study explains how Allouache broke away from state-run cinema to create an original style that makes him both unique and extremely interesting.
WAITING FOR OMAR GATLATO de Natasha Marie Llorens
WAITING FOR OMAR GATLATO - 2019
de Natasha Marie Llorens
Artists who belong to Algeria are caught between a national mythology that does not represent them and a historical space blanked out by state-sanctioned amnesia on both sides of the Mediterranean. Waiting for Omar Gatlato: A Survey of Contemporary Art from Algeria and Its Diaspora presents the work of twenty-five such artists who offer diverse representations of everyday life and are rigorously critical in their engagement with the legacies of Orientalist figuration, modernist abstraction, monumental public art, Conceptual art, and postmodern media theory after 1962, in a postindependence context. This publication includes the first English translations of texts by key theorists of contemporary art in Algeria on the evolving relationship between art and politics, as well as poetry by Samira Negrouche and a graphic essay by Nawel Louerrad. The book’s title comes from an essay by Wassyla Tamzali on Merzak Allouache’s 1977 film OMAR GATLATO.
OMAR GATLATO - LE SCÉNARIO ILLUSTRÉ de Merzak Allouache
OMAR GATLATO - LE SCÉNARIO ILLUSTRÉ - 1987
de Merzak Allouache
J'ai reconnu le choc. Le même que celui autrefois éprouvé au spectacle du VOLEUR DE BICYCLETTE. Finesse de l'observateur en direct, tendresse tempérée de drôlerie, sensation d'authenticité, qui conférait à la sympathie non déguisée pour les milieux populaires le poids de l'objectivité : pareil ton avait tout pour saisir. À sa nouveauté, s'ajoutait la volonté délibérée de choisir les personnages parmi les petites gens et les intrigues dans les péripéties minuscules du quotidien populaire. Plutôt que d'un retour à un populisme essoufflé depuis belle lurette et qu'avaient achevé le pittoresque folklorique et les jérémiades mélodramatico-larmoyantes, on parla de néo-réalisme italien. Ce fut pour en chanter les louanges - Jean-Louis Bory

Quelques ressources...

Photo de Bahia Allouache

Biographie

Bahia Allouache écrit et co-écrit des scenarii depuis 2004. En 2012, elle tourne son premier court métrage UNE JOURNÉE ORDINAIRE à Alger. CINEMA CHKOUPI est son premier long métrage.

Filmographie sélective

Affiche du film Cinema chkoupi Affiche du film Scoop

Quelques ressources...